anciennement Saint-André des Effangeas
sur une période de plus de 150 ans, de 1637 à 1789.


I.- 1637 – 1730. – Le règne de quelques prénoms simples
1) Pour les garçons
2) Pour les filles
II.- 1730 – 1789. – Un peu plus de variété
1) Chez les garçons
2) Chez les filles


La commune considérée, de moyenne ou même petite importance, avait un nombre de baptêmes annuel d’environ 10 par an en début de période, à 25 en fin de période. Il y a des lacunes de données sur une trentaine d’années, mais au total l’étude s’appuie sur plus de 2 200 baptêmes.

SAINT-ANDRE est située au Nord de SAINT-AGREVE, à la limite de l’Ardèche et de la Haute-Loire.

C’est une zone de climat rude; d’altitude dépassant 1 000 mètres.

L’étude porte sur les actes des registres paroissiaux catholiques; l’outil, bien sûr incontournable, a été le répertoire des registres paroissiaux constitué par la S.A.G.A.

Mais pourquoi s’intéresser ainsi aux prénoms ?

C’est que donner un prénom à un enfant n’est pas rien. Il y a des composantes personnelles, familiales, locales, religieuses,…

Passons et entrons dans le vif du sujet.

En ces époques, on ne sera pas surpris qu’il y ait une assez grande continuité dans le choix des prénoms. Fait marquant, il existe quelques prénoms absolument prédominants.

Pour les garçons : Jean, Pierre, Claude, Jacques et Antoine.

Pour les filles : Marie loin au-dessus du lot, puis Catherine, Marguerite, Jeanne, Anne et par la suite Marianne.

Marianne apparaît de façon subite et très forte à partir des années 1730. Ceci coïncide avec un phénomène plus général, celui du développement de prénoms composés ou doubles. Il en résulte que, pour la suite de la présentation, il est utile de distinguer deux grandes périodes.

I.- 1637 – 1730. – Le règne de quelques prénoms simples

1) Pour les garçons

Les dominants, dans l’ordre, variant de 21 à 9% :

Jean, Pierre, Claude, Jacques et Antoine.
Ils représentent à eux cinq environ 75% des prénoms, avec quelques fluctuations bien sûr, autant dire que l’on ne s’en écartait guère.

Il ne reste pas beaucoup de place pour les autres.

De 5 à 2%, d’abord François, puis Louis, André, Mathieu.
De 2 à 1%, Joseph, Barthélémy, Nicolas.
De 1 à 0,5%, Vital, Marcelin, Jean-Baptiste, Jean-François, Jean-Pierre, Gaspard, Laurent, Damien.
Puis une quinzaine de prénoms très rarement retenus.

Autant dire qu’on utilisait essentiellement cinq prénoms. Les autres, à part François, étaient à peu près inusités. Encore certains ne revenaient-ils sans doute à l’esprit qu’à cause de particularités locales : François et Jean-François peut-être en souvenir de Saint Jean-François Régis, l’apôtre du Velay, Louis maître souverain, André car l’on était dans le village de Saint-André, enfin Joseph dont la congrégation des soeurs de ce village portait le nom.

2) Pour les filles

Egalement cinq prénoms dominants représentant au total 75%.

Marie. Ce prénom parti de 10 à 15% des prénoms féminins dans les années 1650 atteint, dès les années 1660 un niveau de 30%.

Jeanne, Catherine, Marguerite et Anne, autres prénoms féminins dominants bien que se situant à un pourcentage environ deux à trois fois plus faible.

Là aussi, il ne reste pas beaucoup pour les autres.

De 5 à 2% : Françoise, Madeleine, Isabeau, Elisabeth.
De 2 à 1% : Louise, Antoinette, Clauda, Claudine.
De 1 à 0,5% : Jeanne-Marie, Thérèse, Anne-Marie, Vitalle, Marthe.
Ensuite une quinzaine de prénoms très peu usités.

II.- 1730 – 1789. – Un peu plus de variété

1) Chez les garçons

Les prénoms dominants restent les mêmes et de plus dans le même ordre, soit : Jean, Pierre, Claude, Jacques et Antoine, de 20 à 8%, avec cependant une baisse progressive de leur total représentant moins de 60% en fin de période.

De 5 à 2% : Jean-François, Joseph, François,
Jean-Baptiste, Jean-Pierre, Mathieu, leur total dépassant 22%.
De 2 à 1% : Jean-Claude, Louis, André, Jean-Antoine.
De 1 à 0,5% : Paul.
Il apparaît donc une plus grande variété, tout ceci étant bien entendu relatif.

Mais l’autre phénomène marquant que, l’on trouvera également chez les filles, est le développement de prénoms composés ou doubles. On l’a vu ci-dessus, les principaux étant formés à partir de Jean. Leur total dépassera 25% en fin de période.

2) Chez les filles

Les prénoms dominants restent les mêmes, mais s’y ajoute Marianne qui devance même Anne et Jeanne.

On en est maintenant à six prénoms dominants, dans l’ordre : Marie à près de 30%, puis de 12 à 8% : Catherine, Marguerite, Marianne, Jeanne et Anne, au total environ 80%.

Il y aurait sans doute beaucoup à écrire sur Marianne, symbole actuel de la République. Disons simplement, dans le cadre de cette étude, que ce prénom apparaît de façon très forte dans les années 1730 à un seuil dépassant 10%.

Est-ce l’heureuse réunion de Marie et Anne, qui lui a dû son succès?

Est-ce aussi une orientation vers un choix de prénoms composés ou doubles? Peut-être, mais il faut de toute façon rappeler que Marianne fut disciple du Christ et qu’ainsi son admission dans les registres paroissiaux n’avait rien d’inconvenant. En tout cas à Saint-André, elle a eu un franc succès à partir des années 1730.

Les autres prénoms :

De 4 à 2% : Jeanne-Marie, Françoise, Elisabeth.
De 2 à 1 % : Louise.
De 1 à 0,5% : Thérèse, Isabeau, Suzanne, Claudine, Marie-Rose, Madeleine, Antoinette.

Et encore une quinzaine de prénoms utilisés au plus 2 fois au cours de la période.

André Meallier
Boulogne Billancourt