Les Jumeaux

Contrairement à certaines espèces animales dont les portées comptent de nombreux petits, l’espèce humaine ne conçoit généralement, à chaque fécondation, qu’un seul embryon. Les naissances gémellaires constituent donc, eu égard à leur relative rareté, un phénomène remarquable qui a donné lieu à de nombreuses études. On a longtemps orienté ces études vers la connaissance des lois de l’hérédité. Aujourd’hui, ces études permettent plutôt d’approfondir nos connaissances concernant le genèse de la personnalité.
Vrais et faux jumeaux
Il existe une certaine ambiguité à propos du sens du mot « jumeaux ». Cette ambiguïté apparaît dans cette distinction entre vrais et faux jumeaux. On peut définir les jumeaux soit par le fait qu’ils sont issus d’une même gestation, soit par le fait qu’ils proviennent d’un seul et même oeuf. Dans le premier cas, ce sont les « faux jumeaux » qui n’ont entre eux que les similitudes que l’on peut rencontrer entre n’importe quels frères et soeurs. En effet, pour chacun d’eux, le patrimoine génétique est le fait du hasard de la répartition du génôme (1) du père et de la mère dans celui de l’embryon. Ce sont les jumeaux dits « hétérozygotes », c’est à dire issus d’oeufs différents, donc de fécondations différentes, chaque oeuf étant issu de la rencontre entre un ovule distinct et un spermatozoïde distinct. Dans le cas de « vrais jumeaux » ou jumeaux homozygotes, le patrimoine génétique est rigoureusement identique: une seule fécondation a lieu entre un ovule et un spermatozoïde et la division en deux individus a lieu après la répartition des génômes paternel et maternel dans le génôme de l’embryon.
La recherche biologique s’interesse à tous les types de jumeaux. Grâce à eux, on peut étudier la similitude des patrimoines génétiques et surtout l’influence de l’environnement et de l’éducation sur la formation de la personnalité. La généalogie et la démographie ont tendance àconfondre les deux types de jumeaux: il est en effet difficile de distinguer, d’après les actes d’état-civil, les naissance gemellaires vraies des jumeaux hétérozygotes.
Les chiffres
On pourra retenir, à titre d’approximation du taux de naissances multiples, le chiffre de 1%. On a pu constater en France que ce taux est sujet à certaines fluctuations. Il semble qu’il fut un peu plus élevé au cours des siècles passés qu’il ne l’est aujourd’hui. Au cours des décennies 1940-1970 ce taux fut en baisse pour atteindre 0,9% environ. Il est aujourd’hui en forte augmentation et dépasse 1,2 % depuis 1992. Cette augmentation du nombre de naissances multiples semble être conditionné, en partie du moins, par la généralisation des traitements contre l’infécondité. Les chiffres les plus récents devraient permettre de revenir, pour la France du moins, à des chiffres voisins de 1%. En effet, les traitements contre l’infécondité ont connu de nos jours de sensibles améliorations et évitent souvent les gestations multiples. D’ailleurs, l’imagerie médicale actuelle permet de connaître rapidement le nombre de foetus et de limiter celui-ci lorsqu’il s’avère particulièrement élevé. Ces précautions ne sont pas observées systématiquement dans d’autres pays puisqu’on a pu observer récemment aux Etats Unis la naissance de septuplés.
Comment peut-on évaluer, en dehors des statistiques médicales modernes, la proportion de jumeaux homozygotes qui nacquirent dans les siècles passés ? C’est le généticien allemand Weinberg qui put définir, en 1902, une méthode très simple et logique. Lors de naissances gémellaires, on devrait avoir, en appliquant les seules lois du hasard, autant de couples de même sexe que de couples de sexe différent. Or l’expérience montre que les couples de même sexe sont plus nombreux. La différence est, bien sûr constituée par les couples de vrais jumeaux qui sont obligatoirement de même sexe. Par exemple, si l’on considère une population de 1.000 couples de jumeaux parmi lesquels on compte 400 couples mixtes (garçon-fille), on peut dire que le nombre théorique de couples homogènes (garçon-garçon ou fille-fille) devrait être aussi de 400. Les 200 couples homogènes supplémentaires sont des couples monozygotes. Pour calculer le taux de jumeaux homozygotes dans une population, on multiplie donc le chiffre des couples mixtes par deux, on obtient ainsi le nombre de jumeaux hétérozygotes. Ce chiffre soustrait du nombre total de jumeaux, donne le nombre de jumeaux homozygotes.
Cette méthode de calcul ne peut évidemment apporter qu’une approximation. Mais elle a permis de montrer certaines variations dans les taux de gemellité monozygotes selon les pays considérés. Le rapport MZ/DZ entre les naissance gémellaires monozygotes et hétérozygotes ne dépasse pas 37 % en Suède et en Allemagne, il atteint 43 % en Italie, 52 % en France, 54 % en Espagne et 55 % au Portugal.
Le taux de jumeaux vrais est relativement fixe: il représente environ 0,04 % des naissances. Si l’on compare de chiffre à celui des naissances multiples (1, 2 %) on constate que le taux de gemellité vraie est relativement faible. Il naît un peu plus de couples de jumelles que de couples de jumeaux: pour l’année 1990, en France, on a compté 3.131 naissances de deux garçons pour 3.167 naissances de filles soit un rapport de masculinité de 0,989 au lieu de 1,054 pour l’ensemble des naissances de la même année.
Pour ce qui concerne les naissance gémellaires dites « de haut rang » (3 jumeaux et plus), on peut estimer le taux des naissances triples à environ 1 pour 6.000, celui des naissances quadruples à 1 pour 500.000. On doit à Zeleny une formule simple pour l’évaluation de la fréquence des gemellités multiples: si la fréquence des jumeaux est 1/n, celle des triplés est 1/n2, celle des quadruplés 1/n3, etc…
Il existerait actuellement en France un peu plus d’un million de couples de jumeaux vivants soit près de 2 % de la population.
Les facteurs de la gemellité
Quels sont les facteurs susceptibles de conditionner les grossesses gemellaires ? En ce qui concerne les gemellités homozygotes, il ne semble pas exister de facteurs évidents susceptibles de les provoquer. Il n’en est pas de même pour les gemellités hétérozygotes. Ces facteurs seraient d’origine ethnique, nutritionnels, etc…
On a constaté par exemple qu’il naît plus de jumeaux en juillet qu’en janvier: ce phénomène serait dû à l’influence de la lumière sur les sécrétions hormonales.
L’âge de la mère fait varier le taux des naissances gémellaires: il était, en France dans les années 1990 à1992, de 0,66 % chez les très jeunes femmes, de 0,84 % entre 20 et 24 ans, de 1,18 % entre 25 et 29 ans, de 1,53 % entre 30 et 34 ans, de 1,71 entre 35 et 39 ans. Il retombe à 1,42 % entre 40 et 44 ans. L’alimentation semble pouvoir jouer un rôle. A la suite d’une étude faite sur les populations Yorubas du Nigéria, on a pu montrer que le taux très élevé de naissances gemellaires ( une sur 22) pouvait être dû à une consommation importante de patates douces. Celles-ci contiendraient des principes hormonaux susceptibles d’induire des ovulations multiples. Quittant la campagne pour la ville, les femmes Yorubas consomment moins de patates douces et le taux des naissances gemellaires diminue dans des proportions significatives.
Enfin, existe-t-il une « hérédité » de la gemellité ? C’est une question qui interesse au premier chef la généalogie. Certaine études ont montré que les jumelles ont deux fois plus de jumeaux que les autres mères. Cet état de choses est plus évident pour les naissances gemellaires en général que pour les jumeaux vrais. Il semble cependant que les vrais jumeaux sont plus fréquents dans certaines familles. Les chercheurs de l’Institut Gregor Mendel (2) estiment que l’excédent des vrais jumeaux atteint 38 % dans les familles ayant déjà eu de vrais jumeaux.
Le niveau extrême de la gemellité: les siamois
C’est un clivage de l’oeuf après la fécondation qui donne naissance aux jumeaux vrais. Mais ce clivage peut s’effectuer plus ou moins précocement après la fécondation. C’est la précocité du clivage qui conditionne l’intimité des rapports entre les jumeaux au cours de la grossesse.
Si ce clivage a lieu dans les deux premiers jours après la fécondation, un chorion et un amnios se forment pour chacun des deux embryons. Ils possèdent ainsi chacun leurs enveloppes propres. Si le clivage se produit entre le 3º et le 7º jour, ce qui est le cas le plus fréquent (70% des cas), chaque embryon possède son amnios (3) mais ils partagent le même chorion (4). Si la scission se produit après le 8º jour, chorion et amnios sont communs et les deux embryons ne sont pas séparés par la moindre membrane.
Mais si ce clivage de l’ovocyte (5) a lieu plus tard encore, la séparation entre les deux parties ne peut plus être complète et on aboutit à des siamois. Le fait est heureusement très rare: 1 naissance pour 75.000 soit moins de 1 % des jumeaux homozygotes. Actuellement, grâce à l’échographie systématique, la plupart de ces cas sont dépistés précocement et la grossesse interrompue.
Le devenir des jumeaux
La grossesse gemellaire
C’est la prématurité qui représente le risque le plus important de la grossesse gemellaire. 50% des grossesses gemellaires se terminent avant 37 semaines (8 mois.) Les prématurités importantes ( entre 26 et 30 semaines soit 6 à 7 mois) sont 10 fois plus fréquentes dans les grossesses gemellaires que dans les grossesses uniques.
La prématurité est d’autant plus fréquente et importante que le clivage de l’ovocyte a été tardif. Les prématurités les plus fréquentes et les plus importantes interessent donc les jumeaux dont l’ensemble du placenta est commun (placenta monochorial monoamniotique).
Le retard de croissance intra-utérin est aussi un risque majeur de la grossesse gemellaire. Il aboutit à un poids de naissance inférieur qui augmente le risque de mortalité périnatale.
Enfin, il existe chez les jumeaux un risque d’anomalie de la circulation placentaire que l’on désigne sous le nom de syndrôme transfuseur-transfusé. Cette anomalie permet un appel sanguin de l’un des jumeaux (transfuseur) vers l’autre (transfusé). Les apports nutritifs sont alors très différents. L’un des jumeaux naîtra pléthorique et rouge, l’autre anémié et de poids nettement inférieur.
Les difficultés de la grossesse inhérentes à la présence de deux ou plusieurs jumeaux fait que la mortalité in utero est plus importante que lors de grossesses uniques. Ce qui, d’ailleurs, fait que le nombre de naissances gemellaires est nettement moins important que celui des fécondations doubles ou des clivages de l’ovocyte qui, théoriquement, devraient donner des jumeaux.
La mortalité périnatale:
Nous le savons bien par la consultation des registres paroissiaux, la mortalité périnatale globale était autrefois très importante. Elle était plus importante encore pour les jumeaux. Une étude réalisée en Dombes sur les registres du XVIIIeme siècle donne une mortalité globale au cours de la première année de 26% seulement. Celle des jumeaux atteint 70 %. On conçoit bien les difficultés supplémentaires inhérents à la gémellité que rencontraient ces nouveaux nés: insuffisance des moyens sanitaires de l’époque, alimentation maternelle insuffisante pour deux nourrissons,etc…
L’accouchement gémellaire lui même comportait de grands risques pour la mère: la même étude sur les Dombes montre un mortalité maternelle trois fois plus importante que lors d’accouchement unique.
De nos jours, comme la mortalité infantile globale, la mortalité périnatale des jumeaux a diminué. La statistique de 1990 en France indique une mortinatalité de 0,59 % sur l’ensemble des naissances et de 1,89 % chez les jumeaux.
Hérédité et influence du milieu
Personnalité
Les jumeaux monozygotes, élevés dans le même milieu, possèdent le même patrimoine génétique et subissent les mêmes influences extérieures. Les jumeaux hétérozygotes, élevés ensemble,ont un patrimoine génétique différent mais sont soumis aux mêmes influences. En étudiant ces deux types de couples, on pouvait espérer départager l’influence du milieu et celle de l’hérédité dans la genèse du caractère et de la personnalité.
Galton, le premier avait dégagé l’importance de l’hérédité et en avait fait l’agent déterminant dans le développement de l’intelligence en particulier. Les études plus récentes de Zazzo (6) ont montré la complexité du problème. Le rôle de l’hérédité semble bien déterminant dans la formation de la personnalité et du caractère ( émotivité, persévérance, extra ou introversion, etc…) mais de nombreux hiatus apparaissent quand on étudie les sphères supérieures de l’ émotion. Des faits minimes inhérents au milieu ou à l’expérience personnelle de chacun des jumeaux, peuvent infléchir la formation de la personnalité. Zazzo a en outre mis en évidence le rôle déterminant de relations particulières aux jumeaux, relations qui sont souvent passionnelles et exclusives, assorties de moyens de communication particuliers qui rendent difficiles ces études et en modifient les résultats. D’autre part, le phénomène de dominance peut apporter de larges modifications à ces relations et celles-ci ne sont pas sans conséquences sur le comportement des jumeaux. La dominance de l’un des membres du couple appelle de la part de l’autre une aspiration à l’indépendance qui le pousse à construire sa personnalité en opposition à celle de son jumeau dominant. Ceci est si vrai que le comportement de jumeaux homozygotes élevés loin l’un de l’autre est bien plus semblable que celui de ceux élevés ensemble.
Physiologie et pathologie
A ce niveau, les corrélations sont beaucoup plus impressionnantes et on cite des quantités d’anecdotes étonnantes à propos de vrais jumeaux. C’est ainsi que l’apparition des premières dents est pratiquement simultanée chez les monozygotes alors qu’elle peut être très décalée chez les hétérozygotes. L’âge des premières règles chez les filles accuse un coefficient de corrélation de 0,92 chez les vraies jumelles alors qu’il ne dépasse pas 0,66 chez les fausses.
Sur le plan pathologique, il est bien évident que toute anomalie génétique est présente de la même façon chez les jumeaux vrais. C’est le cas, par exemple, du daltonisme, de l’hémophilie, de l’albinisme, de la maladie de Parkingson, par exemple. Mais il est plus surprenant de constater chez eux des profils pathologiques très parallèles pour des affections non génétiques. Même au regard de pathologies microbiennes, on constate une similitude bien plus importante qu’entre de faux jumeaux. Pour illustrer cette similitude des profils pathologiques, on cite le cas bien connu des frères Mowforth qui, à 70 ans, moururent le même jour à quelques heures d’intervalle d’un infarctus du myocarde en deux lieux fort distants l’un de l’autre.
La psychologie des jumeaux
Toutes les études faites sur les jumeaux indiquent un retard de acquisitions dans la prime enfance. Ce retard ne se comble, en général, que vers l’âge de trois ans et il a souvent disparu au début de la vie scolaire. Il est en partie explicable par la prématurité et l’hypotrophie qui en résulte. C’est au niveau de l’acquisition du langage que ce retard est le plus facilement observable. Il est plus important chez les vrais jumeaux que chez les autres et chez les garçons que chez les filles. Mais ce retard du langage peut n’être pas exclusivement dû à un retard global des acquisitions. En effet, le langage s’acquiert par la communication avec les adultes, or les jumeaux privilégient les relations entre eux. La communication est donc moins importante avec la mère en particulier. Cette relation bilatérale entre les jumeaux aboutit souvent à la création d’un langage particulier qui leur est propre et que René Zazzo appelle « cryptophasie ». Le plus souvent ce langage ne consiste qu’en une modification légère des mots, par une syllabe modifiée ou une prononciation particulière. Dans certains cas exceptionnels, on peut aboutir à un langage tout à fait modifié, presque incompréhensible par l’entourage. Il est alors à la base d’importants retards scolaires.
Ce retard du langage peut être plus important chez l’un des jumeaux sans que le retard global soit différent. Dans un certain nombre de cas en effet, l’un des jumeaux prend l’habitude de répondre pour le couple, l’autre « délégant » ce rôle de communication à son jumeau. Ce dernier sera évidemment plus habile à utiliser le langage.
La personnalité des jumeaux a fait l’objet de nombreuses études. Elle est aussi minutieusement observée par les parents. Très tôt, on pourrait dire avant même la naissance, la maman est capable de différencier les caractères psychologiques spécifiques à chacun des jumeaux. Il semble cependant que les personnalités demeurent moins différentes chez les vrais jumeaux que chez les jumeaux hétérozygotes. Cette observation serait donc en faveur d’une « hérédité du caractère », mais les avis sont tout de même très partagés sur cette question malgré les évidences que chacun croit pouvoir discerner d’après ses propres observations.
Chez les jumeaux, le fait de se sentir « objet d’étude », de la part des parents et des proches comme éventuellement des observateurs étrangers, modifie sans doute leur comportement, ce qui complique sérieusement cette observation. Les jumeaux affirment volontiers leur différence et accentuent les traits qui les différencient. En même temps cependant, ils ont tendance, souvent par jeu, à accentuer leur ressemblance physique. Les enseignants connaissent bien la tendance des vrais jumeaux à se faire passer l’un pour l’autre.
L’une des spécificités de la psychologie des jumeaux réside dans ce que les spécialistes appellent « effet de couple », effet que l’on observe d’ailleurs dans d’autres couples que les jumeaux. La personnalité de chacun de membres d’un couple quel qu’il soit a tendance à se définir par rapport et en fonction de celle de l’autre. Cet état de choses, joint au caractère le plus souvent passionnel des relations entre jumeaux, engendre parfois des conflits graves entre eux. Le lien gémellaire et ses corollaires d’amour ou de haine a été le sujet de nombreuses oeuvres littéraires et la mythologie fourmille d’exemples tragiques : Romulus et Rémus, Jacob et Esaü par exemple. Mais le plus souvent, l’affection profonde entre les jumeaux est la règle.
Cette affection permet souvent l’installation entre eux de relations que les psychologues considèrent comme des relations de dominant à dominé. Les jumeaux, eux, interprètent ces relations comme relevant plutôt de la complémentarité. Une sorte de spécialisation des tâches aboutirait par exemple à la prise en charge par l’un des jumeaux de ce qui touche les relations extérieures et par l’autre des questions touchant le couple lui-même. Cette complémentarité est plus évidente si les jumeaux sont de sexe différent, la fille étant alors souvent considérée comme la dominante, parce que plus encline à assurer la relation extérieure.
Cette relation de dominant à dominé peut,dans certains cas rares, susciter chez le dominé un besoin de secouer le joug et de se définir par opposition à son jumeau. Elle serait ainsi à l’origine de certains rapports conflictuels entre eux.
Notons enfin une particularité qui peut paraître ne se rattacher qu’au physique, mais qui en réalité peut avoir des répercussions sur la génèse de la personnalité, c’est le phénomène des « jumeaux en miroir ». Certains jumeaux, aussi bien monozygotes que dizygotes, sont semblables comme si l’un n’était que le reflet de l’autre dans un miroir, ce qui signifie par exemple que l’un est droitier quand l’autre est gaucher. Cette symétrie peut se situer à des niveaux multiples comme l’implantation des cheveux, les empreintes digitales,etc… Elle se retrouve chez environ 20% des jumeaux. L’explication scientifique de ce phénomène n’est pas connue.
Conclusion:
Le phénomène de la gémellité a toujours intrigué l’homme. Le grand nombre de cas rencontrés dans la mythologie et la littérature en sont le témoignage. Tour à tour interprétés au cours des siècles ou autour du monde comme une bénédiction ou un mauvais augure, les jumeaux ont cependant toujours constitué un objet de curiosité, puis d’étude.
Aujourd’hui, après avoir constitué un champ d’investigations pour la génétique, la gémellité intéresse aussi les psychologues. Mais de larges zones de cette recherche sont encore à explorer: en génétique on tend aujourd’hui à envisager l’étude des influences environnementales au cours de la vie in utero, et en psychologie, on étudie non seulement l’influence de la famille sur les jumeaux, mais aussi l’influence des jumeaux sur la famille. L’impact psychologique sur les familles de l’obligation de réduction embryonnaire apportée par les gémellités de haut niveau consécutives aux traitements contre l’infécondité, ont mis en évidence une nouvelle forme peu étudiée de cette influence.



 

Texte écrit par Michel GUIGAL